Musée du CNAM


 

Les trois avions du CNAM

  1. Aéroplane biplan R.U1 n°40

À partir de 1908, Louis Breguet abandonne les voilures tournantes pour se consacrer à l’étude et à la fabrication d’aéroplanes. Alors que l’armée manifeste un intérêt de plus en plus marqué pour l’aviation, il s’associe à son frère Jacques pour créer en 1911 la société qui porte son nom. La même année, le pilote Henri Brégi effectue le premier raid important au Maroc : il relie Casablanca à Fez en 2 heures et 50 minutes en transportant un passager à bord de ce biplan type militaire. Le fuselage en bois est recouvert de tôle à l’avant. Les ailes ont un bord d’attaque renforcé en aluminium et comportent le système de nervures aux attaches souples breveté par Breguet. Le train d’atterrissage est muni d’amortisseurs oléopneumatiques et l’avion est doté d’un moteur Salmson Canton-Unné de 80 chevaux à sept cylindres en étoile.

L’appareil a été légèrement modifié pour le raid marocain : les ailes supérieures sont allongées et le troisième siège est libéré pour accueillir le chargement nécessaire à la mission. En 1912, les établissements Breguet offrent l’appareil au Conservatoire afin d’illustrer les récents progrès de l’aviation.

 

  1. Aéroplane Blériot XI

L’ingénieur centralien Louis Blériot fait fortune, au début du XXe siècle, grâce à son entreprise de ĥares pour automobiles. Passionné par l’aviation, il construit douze aéroplane en une dizaine d’années, mais les piètres performances de ses premières réalisation lui valent le surnom de “l’homme qui tombe toujours”. Après plusieurs années de recherches, il parvient à réaliser un aéroplane léger, solide et fiable. D’une longueure de 8 mètres, le Blériot XI a une envergure de 7,20 mètres et pèse 310 kilogrammes. Il est équipé d’un moteur Anzini de 25 chevaux à trois cylindres en éventail.

Le 25 juillets 1909, Louis Blériot accomplit avec cet appareil l’un des tous premiers exploits aéronautiques. A 4h41, il décolle de Sangatte (Pas-de-Calais). L’aéroplane vole à 60 km/h vers les falaises britanniques. En 32 minutes, l’homme et sa machine parcourent la distance entre la France et la Grande-Bretagne. Ce matin d’été, à 5h13, “l’Angleterre n’est pas plus une île” : Louis Blériot vient d'effectuer la première traversée de la Manche en avion. Son exploit est abondamment relayé par la presse. En Octobre 1909, le journal Le Matin offre cet aéroplane au Conservatoire des arts et métiers.

  1. Aéroplane Esnault-Pelterie

Robert Esnault-Pelterie fait partie des pionniers de l’aviation. Il met au point en 1905. En 1906, il conçoit son premier aéroplane, le REP1. Contrairement aux autres avions de l’époque, c’est un monoplan, constitué d’une structure métallique et présentant des formes très sobres. Il est propulsé par un moteur de 30 chevaux, à 7 cylindres en éventail.

La disposition ingénieuse des cylindres, ainsi que leurs ailettes permettant un refroidissement par circulation d’air, permet de combiner puissance, taille réduite et légèreté. Le système de refroidissement par eau (radiateur tubulures, pompe à eau, liquide …) est ainsi supprimé. Les commandes de l’avion se limite à 2 leviers de l’assiette et de l’orientation. Robert Esnault-Pelterie modifiera ce système pour mettre au point un levier unique, “le manche à balai”, pour lequel il déposera un brevet. Le REP1 s'avèrera difficile à faire voler, mais toutes les innovation réaliser par Esnault-Pelterie contribuent au développement de l’aviation. Il fait don de son aéroplane au conservatoire en juin 1920.